> Communiqué de la CNT Gironde
La CNT Gironde était présente à la manifestation qui s’est déroulée dans les rues de Bordeaux le jeudi 12 mai 2016. Elle souhaitait, par sa présence, soutenir l’appel lancé par les organisations lycéennes et étudiantes, mais aussi se joindre à celles et ceux qui restent déterminé-e-s à lutter contre la loi Travail.
Alors que nous nous rendions à cette manifestation, les militant-e-s de la CNT, escortant le camion-sono, ont été encerclé-e-s par une vingtaine de policiers de la BAC et une compagnie d’intervention. Sous prétexte de vouloir effectuer un « contrôle », notre camion a été fouillé de fond en combles et les militant-es ont été pris-e-s en photo. Au moins un agent de la BAC a tenu des propos insultants et menaçants vis-à-vis de plusieurs de nos camarades.
Après avoir pu rejoindre le lieu de départ de la manifestation, notre organisation a fait le choix de suivre le mouvement initié par les manifestant-e-s placé-e-s en tête de cortège. La quasi-totalité des manifestant-e-s, dont un grand nombre de syndicalistes (CGT, Solidaires, CNT, FSU, FO), ont également choisi de ne pas suivre le parcours initialement prévu par l’Intersyndicale. Nous estimons qu’au départ de cette manifestation, nous étions au moins 3000.
Dès le départ, nous avons très clairement constaté la volonté des policiers en civil (présents en très grand nombre) de procéder à des interpellations. À de nombreuses reprises, les manifestant-e-s ont identifié des policiers en civil (et sans brassard) se mêlant au cortège.
La police a systématiquement empêché que le cortège puisse se diriger vers des lieux symboliques de lutte (en soutien aux intermittent-e-s ou aux cheminot-te-s).
Contrairement à la version relayée dans certains médias, aucun affrontement n’a eu lieu entre manifestant-e-s. Ce sont les Compagnies d’Intervention, secondées par les policiers en civil, qui ont pris l’initiative de charger la manifestation. Nous avons compté pas moins de quatre charges successives d’une violence disproportionnée. L’utilisation massive de gaz au poivre et de lacrymogènes, accompagnée de nombreux coups de matraques, a blessé plusieurs manifestant-e-s. Les policiers ont traîné des manifestant-e-s dans des commerces ou des halls d’immeubles pour procéder à des interpellations. Certain-e-s manifestant-e-s ont été molesté-e-s avant d’être relâché-e-s.
La CNT Gironde considère que la violence sociale mise en place par l’État, qui organise les dégradations de nos conditions de vie et de travail, qui méprise les travailleurs/euses (avec ou sans emploi), qui réprime férocement les manifestations partout en France, est responsable des « débordements » des manifestations de contestation. (cf Qui sont les casseurs?)
La Confédération Nationale du Travail, en tant qu’organisation syndicale, est un outil de défense des travailleurs/euses (avec ou sans emploi, avec ou sans papiers). Nous considérons, qu’au vu d’une riposte syndicale qui tarde à s’organiser, il est de notre responsabilité de soutenir l’ensemble des actions qui sont menées contre la loi Travail.
La CNT Gironde souhaite réaffirmer sa solidarité et son soutien à la manifestation qui s’est déroulée le jeudi 12 mai et souhaite que les autres organisations syndicales en fassent de même.
La CNT Gironde exige l’abandon des poursuites à l’encontre des personnes interpellées, à Bordeaux comme ailleurs.
La CNT Gironde.
.
Manifestation du jeudi 12 mai, Bordeaux
Charges et interpellations
L’article de Rue89 Bordeaux:
Un commentaire