Nous travailleur.ses et chômeur.ses devons faire face aujourd’hui à l’épidémie de COVID qui ne fait qu’aggraver une situation déjà dramatique : chômage massif, politique d’austérité dans les services publics, salaires gelés depuis des années, conditions de travail critiques, précarité qui explose.
Nous ne sommes pas surpris.e.s.
Ni par la réponse de l’État, réponse parfaitement autoritaire, et plus préoccupé par la sauvegarde des profits patronaux que par notre santé.
Ni par la réponse des patrons, trop occupés à nous remettre au travail dans n’importe quelles conditions et à encaisser l’argent public déversé dans leurs
poches par milliard par le gouvernement.Ces centaines de milliards “d’aides” auraient dû servir à assurer notre survie en temps de crise, à aider les travailleur.ses « de 1ère ligne », et soutenir les initiatives émanant d’une solidarité collective spontanée qui seuls nous ont permis de faire face à l’épidémie jusque-là.
Mais aussi, peu surprenantes que soient les politiques de nos exploiteurs, la réponse syndicale, collective, elle, se doit d’être à la hauteur de l’enjeu.
Or cette énième journée de grève isolée, journée sans lendemain, sans perspective ni stratégie globale, ne permettra en aucun cas d’instaurer un rapport de force qui serve les intérêts des travailleur.ses et des chômeur.ses, pas plus que les journées isolées des années précédentes pendant lesquelles nous avons battu le pavé.
Sans préparation, sans AG sur les lieux de travail, sans revendications fortes qui soient à la mesure de la crise que nous vivons, sans une remise en question générale de nos conditions de vie et de travail, nous ne voyons pas comment ce type de journée peut déboucher sur autre chose que l’amertume et la désillusion pour notre classe !
Pour toutes ces raisons, à l’ Interco33, nous ne serons donc pas de cette journée.
A la CNT, nous pensons que le rapport de force avec le patronat, avec l’État, n’est possible que collectivement, en organisant la solidarité entre nous.
– Les luttes se construisent à la base,
– Elles demandent du temps, de l’implication, de l’organisation.
– Elles demandent des caisses de grève, du travail de terrain,
Et avant tout, elles supposent l’autonomie des travailleurs.ses dans les décisions qui les concernent et la manière de mener leurs luttes.
Les difficultés actuelles ne réclament rien de moins.
Aussi,
Nous appelons à construire ce mouvement en sortant des logiques de secteur, corporatistes, qui nous divisent. Face à l’offensive générale que nous subissons, il n’existe pas de solution parcellaire, sectorielle. Nous devons cesser d’être sur la défensive et de ne réclamer que ce que le gouvernement ou le patronat viennent de nous enlever.
Nous revendiquons que soit prisent immédiatement des mesures très concrètes pour protéger les travailleur.ses exposés au COVID, pour aider les chômeur.ses et les précaires :
* compensations salariales intégrales pendant les arrêts de travail, abolition des journée de carence dans le privé comme dans le public, paiement des frais de garde d’enfant déscolarisé quand les écoles doivent fermer et paiement du salaire ces jours là,
* embauche de personnel à l’hôpital, à l’éducation nationale et dans les services publics de proximité en général,
* revalorisation salariale des personnel hospitalier,
* titularisation des précaires,
* participation du patronat à la solidarité financière
Ces mesures qui peuvent être mises en place sans délai, visent uniquement à répondre à l’urgence économique et sanitaire dans laquelle se trouvent les salarié.e.s les plus exposé.e.s.
Nous entendons mener la lutte à long terme, jusqu’au bout, pour attaquer réellement cette économie capitaliste qui n’enrichit que nos exploiteurs,
Dès aujourd’hui, et tant qu’il le faudra et à la base, organisons la riposte !