> Billet d’humeur
(Violence : force intense, brutale et souvent destructrice)
Je dédie ce texte à tou·te·s celles·ceux qui me bassinent à longueur de temps avec la violence des manifestations des gilets jaunes.
Ne me parlez pas de violence lors des manifestations des gilets jaunes, sauf si vous me parlez de toutes ses armes dirigées contre nous, de toutes ces mains arrachées, de tous ces yeux crevés !
Ne me parlez pas de violence pour quelques tags, ou quelques vitrines de banque cassées, sauf si vous me parlez, de toutes ces fouilles et arrestations arbitraires, de toutes ces condamnations iniques et de l’impunité des forces de l’ordre !
Parlez moi plutôt de la violence de cette société où nous vivons ou, pour être plus honnête, la plupart d’entre nous tentent de survivre.
Parlez moi de la violence d’un système qui ne permet pas à un·e travailleur·euse de vivre de son travail, à un·e retraité·e de sa retraite !
Parlez-moi de la Violence quotidienne. Celle subie par ces camarades de la poste, de Ford, de France Télécom qui ne supportant plus l’angoisse de leur quotidien et de leur avenir se sont suicidé·es. Poussé·es par des patrons qui considèrent les travailleurs·euses comme des outils de production qu’il faut rentabiliser au maximum. Celle, de cette aide soignante qui après une journée de travail harassante part dormir dans sa voiture, celle de cette femme ou de cet homme qui pleure la mort de son compagnon ou compagne, mort.e parce que la sécurité coûtait trop chère à son patron, celle, de ce chômeur·euse que la société regarde comme un·e fainéant·e et qui peu à peu voit se profiler comme sa prochaine demeure, le trottoir de son immeuble. Celle, de ces hommes, femmes, enfants qui dorment dans la rue et ne subsistent que grâce à quelques mains tendues par des passant·es solidaires ou celle de cette SDF morte de froid dans la rue.
Parlez-moi de la Violence d’un État qui promulgue des lois qui restreignent chaque jour un peu plus nos droits (Loi travail), et nos libertés (État d’urgence, Loi anticasseurs). D’un État qui ferme les portes de l’enseignement supérieur à nos enfants (Parcoursup), privatise nos biens communs (Autoroute, transports en commun, EDF, GDF, La poste…) et qui bientôt fera de même de notre Sécurité Sociale et nos hôpitaux, si nous continuons à nous taire.
Parlez moi de la Violence de la Justice corrompue, complaisante avec les puissants, (14 mois avec sursis pour Alain Juppé accusé d’emplois fictifs à la Mairie de Paris) et leurs chiens de garde (non lieu pour le gendarme ayant assassiné Rémy Fraisse), Féroce avec celles et ceux qui réclament plus d’égalité et de justice : 216 condamnations de prison ferme pour des gilets jaunes.
Parlez-moi de la Violence de ces grandes médias aux mains des riches qui mentent, manipulent et nous dés-informent.
Alors, si vous étiez à nos côtés dans la rue pour défendre vos droits et vos libertés et reprendre ainsi vos vies en mains, il y aurait sûrement des vitrines cassées, des poubelles brûlées, des pavés ou bouteilles lancés , mais nous serions, probablement, enfin entendu·e·s par les puissances et cela éviterait, peut être – je dis bien peut être – que demain nos enfants ne soient obligé·es de prendre des armes autrement plus destructrices, pour retrouver le droit d’avoir une vie, une vraie vie.
> Soirée de soutien
Vendredi 1er Mars 2019
Organisée par le collectif contre les répressions policières de Bordeaux